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Saint-Leu et la revolte des esclaves
06/01/2006 17:00

Saint-Leu L’origine du nom vient de l’anthroponyme Laleu, garde-magasin de Saint-Paul qui établit un boucan sur le site dès la fin du XVIIème siècle.
Saint Leu, anciennement Boucan Laleu, doit son développement à la récente implantation d'un grand hôtel. De nombreuses activités s'y déroulent, surf (manche du championnat du monde), parapente, plongée sous marine, deux emplacement de concert, une en plein air et une couverte (piton Saint Leu). Une petite plage de sable blanc, très fréquentrée. Quelques problèmes de circulation, qui seront résorbés dès fin 2003, avec une rocade permettant d'éviter la Ville. La ville posséde 25000 âmes (1999), ses écarts sont Piton Saint Leu, Etang Saint Leu, La Fontaine, La Chaloupe Saint Leu ... Il est organisé tous les ans, au mois de septembre, un grand pelerinage a Notre Dame de la Salette; une fête très haute en couleurs, ou les chrétiens de toute l'ile se donnent rendez-vous. Saint Leu possède un musée du sucre ou se déroule nombre de manifestations, "STELLA MATUTINA" (photos 10 à 15) Elle reste LA VILLE du milieu à 15 mn de Saint Gilles et 20 mn de Saint Pierre, les Hauts restent très abordables au niveau prix des logements.

LA REVOLTE DES ESCLAVES DE SAINT-LEU (5-11 NOVEMBRE1811)

En novembre 1811, Bourbon est sous occupation anglaise depuis un peu plus d’un an, quand éclate la révolte des esclaves de Saint-Leu. Le Piton Rouge (Le Plate Saint-Leu) permettant de scruter toute la zone comprise entre la Saline-Les-Bains et l’Etang-Salé Les-Bains (photo de gauche) dans le Sud-Ouest de l'île, fût le point de départ, de cette révolte sans précédente dans l’histoire de l’île. L’Eglise de Saint-Leu Ville (photo de droite) aurait servit de Tribunal pour le procès des insurgés, en février 1812.
Du 5 au 11 novembre 1811, Bourbon va connaître sa plus grande révolte d'esclaves ... tout est parti des hauteurs de Saint-Leu sur les sommets du Piton Rouge (Le Plate). Dans la nuit du 5 novembre 1811, un groupe d'une soixantaine d'esclaves, décident de se réunir à la Ravine du Trou et prennent ensuite la direction de Saint-Leu. Trahis et dénoncés par d'autres esclaves, ils sont stoppés peu avant d'arriver à Saint-Leu, au lieu dit Le Portail (Piton Saint-Leu) beaucoup furent tués et les autres arrêtés. Le 11 février 1812, le Tribunal de Saint-Denis, siègeant en la Cathédrale de la ville prononcera la peine de mort contre les principaux responsables, ils furent exécutés aux quatre coins de l'île. Elie le chef des rebelles fût condamné à la déportation en Inde, par les forces anglaises (l’île étant à cette époque sous occupation anglaise, c’est Sir Robert Townsend Farquhar gouverneur des Mascareignes qui instruira lui même le procès des insurgés). A cette époque les Anglais avaient aboli l’esclavage dans toutes leurs colonies ... sauf à l’île Bourbon. Depuis quelques années, à l’initiative d’associations culturelles, la date du 5 novembre sortie du "fénoir" de l’histoire, fait l’objet d’une commémoration populaire, à Saint-Leu. En dehors de la révolte de Saint-Leu, la période de l’esclavage a été fortement marquée par le "maronaz", véritable soif de liberté et de révolte,
des milliers d’esclaves s’enfuyèrent sur les hauteurs de l’île, dans des zones difficiles d’accès et prirent le maquis. Ainsi naissait la légende des "maron" des hommes libres. Les hauts et l’intérieur de l'île, font encore référence aujourd’hui à cette période importante de l’histoire, avec des noms comme, Mafate, Cilaos, Tévelave (Tous des noms d’origine malgache) ou encore le Piton Anchaing à Salazie. Le site du Piton Rouge (au Plate Saint-Leu) abrite aujourd’hui des relais de communication entre l’Ouest et le Sud de l’île (photo ci-dessous).
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